Les Hésitations d'une mouche no. 63

Mon œuvre Tupilak 17 (2012) figure en couverture du plus récent numéro de la revue littéraire française Les Hésitations d’une mouche (no. 63, décembre 2012).



À la mémoire de … (extrait)

©Pascal Huot,  À la mémoire de … (extrait), 2011



Voici la description de mon projet vidéo À la mémoire de …

Un carrousel, cent diapositives altérées et un projecteur, trois éléments rassemblés autour d’une lente mémoire brûlée, une vie oubliée. Par le choix des évènements mis en image et par la valorisation de ces archives photographiques privées, ce film d’art est une réflexion sur la vie, sur les souvenirs que l’on conserve et qui, avec le temps, s’effacent. Ici, les diapositives sont meurtries par le feu, l’élément destructeur qui peut venir anéantir tout souvenir sur son sinistre passage.

Le médium est lui-même une trace du temps révolu. Réalisé en un seul plan-séquence de 23.07 min., le film À la mémoire de … invite le spectateur à une projection de diapositives issues d’un véritable fonds d’archives d’une personne décédée. Le souffle du lyrisme de l’œuvre repose sur la mise en scène de cette figure inconnue, marquée par l’empreinte de la douleur et du silence bruyant, avec comme simple narration auditive le ventilateur du projecteur et le déclic des changements de diapositive.

L’obsolescence technologique utilisée de manière problématique amène le spectateur vers la fragilité de la conservation de ce type de documents et de la mémoire qui lentement oublie les évènements, laissant mourir les souvenirs à petit feu. Le film ne s’inscrit pas dans un processus de remémoration, mais dans un processus de communication. Les destinataires n’ont jamais vécu les événements auxquels il renvoie, mais celui-ci permet à chacun de se faire une projection personnelle de cette histoire. Ainsi, à chaque fois qu’un spectateur regarde le film, son récit se construit dans le moment présent.